Par la justesse de sa mise en scène et une bande-son oppressante, la cinéaste sait tout à la fois créer de la tension et la faire grandir sans forcer le trait avec une maîtrise jamais prise en défaut.

Le film va à l'encontre de nombreuses fictions consacrées à ces années de plomb chiliennes : il est presque minimaliste, sans lourdeur psychologique, laissant au hors-champ le soin de composer un paysage que l'on sait tragique. L'interprétation d'Aline Küppenheim frise par pure perfection.

Ce premier film à la reconstitution soignée déploie une ambiance tendue tout en laissant le danger hors champs. Là réside l’une de ses grandes qualités : donner davantage à ressentir qu’à voir par une mise en scène épurée et une bande-son inquiétante qui traduit les sentiments d’une femme dont le regard se dessille. Subtil et intelligent.

Par petites touches, Chili 1976 observe la rencontre d'un contexte politique et d'une femme au foyer que Manuella Martelli a la belle idée de filmer comme une passion adultère.