La saveur de Reines va bien au-delà du plaisir que procure tout film de poursuite. Sa beauté est de dynamiter de l’intérieur une intrigue que l’on pense connaître.

Reines est un road-trip sous tension, féminin et féministe. Porté par trois actrices formidables – notamment Nisrin Erradi, à la présence inquiétante et électrique -, ponctué de quelques notes d’humour, ce film d’émancipation secoue par sa fougue. Jusqu’à un final plein de poésie.

Les relations entre les trois fugitives nourrissent ce road-movie à travers les paysages de l'Atlas, encore enrichit par l'étonnant tandem de policiers lancés à leur poursuite. Un premier long-métrage qui fait preuve d'un joli savoir-faire.

On reconnaît çà et là les influences criantes de ce Thelma et Louise à la marocaine, saupoudré de fantastique. Mais consciente de ses références, la réalisatrice enlumine les scènes déjà vues avec les routes écarlates, les fleurs bleues et les montagnes rugueuses qui font la beauté des paysages de l’Atlas.

Une équipée bourrée d’humour et de virages inattendus.

Il y a du rythme et de l’inventivité dans les péripéties que Yasmine Benkiran a imaginées au fil du voyage rocambolesque de ses héroïnes diablement attachantes.