Les ours gloutons au Pôle Nord
- VF
Réalisé par Christine Angot
L’écrivaine Christine Angot est invitée pour des raisons professionnelles à Strasbourg, où son père a vécu jusqu’à sa mort en 1999. C’est la ville où elle l’a rencontré pour la première fois à treize ans, et où il a commencé à la violer. Sa femme et ses enfants y vivent toujours. Angot prend une caméra, et frappe aux portes de la famille. Prix du jury Tagesspiegel, Festival de Berlin.
Le premier choc émotionnel du festival de Berlin : Une famille, première réalisation de l’écrivaine Christine Angot. Le film, qui s’inscrit dans les pas de son dernier livre, Le voyage dans l'Est, saisit par la nécessité extrême que trouve Christine Angot à donner une forme cinématographique à une matière qu’elle avait jusque-là modelée seulement par la littérature. Filmer des échanges avec ses proches fait jaillir des mots jusque là ravalés et des situations de vie qui n’adviennent que par l’étrange chimie émotionnelle que produit la caméra.
Connue pour son intransigeance sur les mots et les interprétations, l’autrice pousse encore plus loin la recherche de l’exactitude en utilisant la captation comme une sorte de preuve ultime, d’archive irréfutable. Le film est empli d’une tension où la brutalité des échanges frise parfois un certain surréalisme.
Un film choc, inclassable et indispensable.
Christine Angot a écrit une vingtaine de romans, dont Léonore, toujours, L’Inceste, Un amour impossible, Le Voyage dans l’Est (prix Médicis 2021), ainsi que des pièces de théâtre et des scenarios. En 2004, son roman Pourquoi le Brésil est adapté au cinéma par Laetitia Masson. En 2018, Catherine Corsini adapte Un amour impossible. Christine Angot a travaillé avec Claire Denis pour les scénarios d’Un beau soleil intérieur et d'Avec Amour et acharnement. Nous la découvrons en tant que réalisatrice avec son tout premier film, Une famille.
Un film puissant et bouleversant, saisissant et essentiel.
Un film strident et bagarreur.
Ce film assez unique est une réussite formelle et répond à la question de la réalisatrice : oui, les images parlent.
Un documentaire brut et incisif, inconfortable mais nécessaire.
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