Stéphane Demoustier livre un film séduisant sur les attraits de la compromission, illuminé par la présence volcanique d'Hafsia Herzi.

Entre histoire d'amour et plongée quasi anthropologique dans un lieu précis, Borgo s'impose comme l'une des plus grandes réussites du thriller français.

Stéphane Demoustier signe un scénario bien ficelé et installe, par sa mise en scène, une tension permanente. Hafsia Herzi livre une performance remarquable.

S’éloignant du démontage des mécanismes d’un piège, Demoustier s’efforce de rendre visible la logique d’une liberté individuelle qui finit par brouiller les rapports entre vérité et mensonge, fidélité et trahison. Borgo progresse d'un pas implacable, jusqu'à un dernier plan très réussi, à l'ambiguïté hitchcockienne.

Hitchcockien par excellence, le renversement du voyeur ou de la voyeuse devenu·e objet du regard lance avec force toute la matière de thriller de Borgo.

Stéphane Demoustier a su créer de subtils décalages entre les personnages de Borgo et leurs interprètes : Saveriu, incarné par Louis Memmi, a l’air d’un bon garçon, pas d’un petit voyou, et le commissaire campé par Michel Fau n’a rien, lui non plus, de typique.

Hafsia Herzi magistrale dans un polar aussi intense que maîtrisé.