Beau et émouvant, La mère de tous les mensonges est  un film collaboratif dans lequel la cinéaste convie ses proches à rejouer avec elle la mise en marche artisanale de cette mémoire morte et bientôt réactivée par le jeu de ces petites marionnettes.

Le dispositif est spectaculaire. Asmae El Moudir est l'instigatrice d'un piège mémoriel dont la contemplation sera le déclencheur d'une parole trop longtemps tue sous la férule d'une grand-mère despotique.

Asmae el Moudir signe une oeuvre forte qui secoue les coeurs et les consciences.

Asmae El Moudir livre une reconstitution ludique de son enfance, excorcisme de douloureux traumatismes.

Rarement documentaire à fait surgir, à ce point, l'interdit de la représentation. Ce petit théâtre familial démontre qu'un dispositif de cinéma peut devenir un très beau terrain de thérapie.

Ce film vient nous cueillir par sa grâce enfantine, ses tours de passe-passe, et cette magie qui tend ce petit miracle : ressusciter la mémoire orale et réenchanter les vies.

Entre autofiction et radiographie politique, la cinéaste bouscule les tabous et signe un film puissamment libérateur.