On pourrait croire à une parenthèse enchantée. Rien n'est pourtant sûr ni paisible ici, la violence peut jaillir à tout moment. Tim Roth est formidable d'opacité.

Doté d'un univers singulier, Michel Franco s'est inspiré d'une expérience personnelle pour écrire cet exaltant scénario. En optant pour une esthétique évocatrice de la chaleur des lieux, le cinéaste parvient à installer une ambiance inquiétante et émouvante.

Franco n'explique pas, ne justifie rien dans ce portrait du mal-être, long cheminement vers le retour à soi et le drame. Tim Roth et Charlotte Gainsbourg sont au diapason d'un film lancinant, mélancolique et à l'écriture brillante.

Une atmosphère pesante s’installe sous un soleil de plomb, écrin de l’affrontement entre Charlotte Gainsbourg, subtile, et Tim Roth, impénétrable. 

Fidèle à lui-même, le réalisateur nous aura de nouveau entretenu de la violence des inégalités, mais en choisissant une voie plus douce. Son récit y gagne en grâce et en délicatesse.

Un film net, tranchant et sans bavures, qui ménage des rebondissements.