Ce conte de fées pour grandes personnes repose sur un scénario habile. Joe Dante réalise un spectacle très agréable à suivre.

Divertir (en effrayant) et critiquer (en s’amusant) : les films de Dante sont toujours subversifs, irrévérencieux, échappent au formatage. Ils ne sacrifient jamais à la séduction du spectateur et à sa satisfaction immédiate : un film comme Gremlins ne racole pas, et  dissimule sous les couleurs acidulées et criardes du dessin animé, du conte de Noël et du récit d’épouvante un projet satirique, une vision caustique de la société du spectacle que Dante est parvenu à critiquer de l’intérieur.

Avec son récit anarchique, ses allusions cinéphiles, sa tonalité burlesque et son comique teinté d’humour noir, Joe Dante mord à pleines dents dans le genre moelleux du film d’aventure au second dégré qu’appréciait également son comparse Steven Spielberg. Entre effets spéciaux vintage, sadisme hilarant et blagues à gogo, Dante livre un film au rythme enivrant, comme un joyeux saccage des valeurs traditionnelles américaines. Qui, dans l’ensemble, reste aujourd’hui encore joyeusement libérateur.